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Un gaou à Tana
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6 septembre 2010

Des débuts étranges

airport
Ivato Airport

La première image qui s'offre à moi, par le hublot de l'avion, est celle de ce petit aéroport aux infrastructures modestes. Connaissant la bouffée d'air humide et chaud que l'on peut ressentir à l'arrivée en Afrique de l'Ouest, je suis immédiatement frappé par la fraicheur ambiante et la douceur des embruns.
Il faut dire que nous arrivons à la fin de l'hiver austral, ce dernier se voulant frais, voire froid, et que nous découvrons en fait la douceur d'un printemps Malgache.
Les formalités sans obstacle à surmonter et les bagages récupérés, nous voici au parking, prêts à relever ce défi qui nous attend. Les enfants moins assurés s'engouffrent dans une voiture refuge, pour eux un premier chez soi qu'ils se gardent bien de quitter le temps que nous organisions notre installation.

Le logement qui nous attend se trouve, il fallait s'y attendre, à l'autre extrémité d'Antananarivo et nous traversons, moi avec bonheur, les miens avec une légère angoisse que je soupçonne, cette ville insaisissable et ultra-vivante.

De pousse-pousses en troupeaux de zébus, d'immeuble flambants neufs en quartiers délabrés, de zones urbaines au sein desquelles il ne faut pas être surpris de trouver des rizières, des étangs insalubres où baignent des enfants pleins de joie, à quelques mètres de leurs mères qui lessivent leurs maigres effets, nous croisons des images dures, qui ne sont uniquement des images, mais un scénario à la fois jovial et cruel qui se déroule là, sous nos yeux de vahazas débarqués.

La pauvreté je m'y attendais et j'y suis familier, mais il faut croire que le cœur ne s'y fait jamais, et la vue de cette survie débrouillarde, souvent au péril d'une vie d'enfant qui parcourt les routes en quête de pain, ou de monnaie, au mépris hautain de nombres de 4 roues motrices, dont l'humanité est difficile à déceler, (je suis alors conscient d'en faire partie) me retourne l'estomac et entame franchement mon enthousiasme initial.

Inutile de demander aux enfants de se calmer, ils sombrent... Dans un sommeil repaire, ou dans un silence grave qui n'est pas anodin, lorsque l'on sait l'habituelle épuisante énergie qui les anime.

A peine arrivés et installés dans notre maison sécurisée, où il est recommandé de laisser les lumières extérieures allumées toute la nuit pour dissuader les voleurs, attirés par les ténèbres camouflants, dans un pays où une grande partie de la population vit sans électricité ni eau courante, nous allons chez le Boss, comme je l'appellerai ici où un buffet d'arrivée nous attend... Le ventre est prêt à s'engloutir ce satané rôti de zébu dont il a tant entendu parler et y trouvera un plaisir fort réjouissant.

* * *
*
Ces débuts furent étranges aussi, et surtout, parce que liés dans mon cœur à une nouvelle que j'appris juste après mon arrivée.

docmartens

Tu as décidé de prendre un train
sans nous consulter
Un aller simple vers une éternité
Tu cendres en volutes
haut perchée apaisée
Rock'n'Roll Girl paumée aux docks écorchées
Au loin se lève une main timide et souillée
d'avoir de mes yeux tant de larmes essuyé
Sous un ciel loin du tiens et sans doute au plus près
Je pense à toi et te souhaite une paix retrouvée

Repose en paix

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Commentaires
Y
Mybienne, parfois le silence en dit plus que les mots, alors... [...]
M
merci pour ce début de livre (je vois que je ne suis pas la seule à le penser) et surtout ce poème très beau (les larmes sont là et ne peuvent s'arrêter) Merci encore Bises
Y
Merci Nico, j'y penserai... :)<br /> Chris, venant de toi, c'est un compliment que je mesure et qui me touche.
C
"tu cendres en volute" très beau texte frère poète.
N
Comme je l ai dit sur un autre site:<br /> IL FAUT QUE TU ECRIVES UN BOUQUIN!!!<br /> Merci de me comprendre.<br /> La biz.
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