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Un gaou à Tana
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12 octobre 2010

Valiha Blues

Je suis perplexe devant les goûts musicaux de la jeunesse.
(Jeunesse est ici restreint et caricaturé, cf. courbe de gausse, je ne parle pas des marges de la courbe)

valiha1


Si à aucun moment je n'ai cru sincèrement que quitter la France me débarrasserait du poids de l'administration, des dialogues déprimants de type "ça va?", "Comme un lundi!", ou autres "z'avez rendez-vous??", le passionné de musique que je suis nourrissait naïvement le secret espoir d'aller à la rencontre d'une jeunesse qui, élevée aux sons de la Valiha, notamment, aurait une autre approche de la musique que ce à quoi m'ont habitué les jeunes français. Mon espoir et mon impatience de cette rencontre furent attisés à la vue du nombre d'élèves qui portaient une guitare sur le dos et qui s'adonnaient à une pratique solitaire,  authentique et posée de cet instrument, en apparence tout du moins. Mon erreur fut de me rapprocher.

Les accords de Roch voisine, les harmonies vocales au bain-marie des soupes trop répandues sur les ondes de radio qui ciblent cette frange paumée de la population m'ont vite fait déchanter. C'est quand même dingue! Parcourir 12000 km et rencontrer des ados qui écoutent, jouent et chantent par cœur du potage, ça fait mal. Et ça m'empêche de dormir, ce soir.

Je crois peu à quelque forme de déterminismes sociaux quels qu'ils soient, mais quand même... Y'a-t-il un âge dans la vie où l'on serait comme condamné à n'apprécier que de la merde? Où que l'on se trouve sur la planète?
Cette question soutend-elle une loi vérifiable? Je serais curieux qu'un chercheur désœuvré (ce n'est pas ça qui doit manquer) se penche sur la question...

Parce qu'il faut le dire, Madagascar est une île aux musiciens exceptionnels qui,  peut-être du fait d'un esprit de débrouille, vont souvent au delà de l'utilisation classique de leur instrument. Le niveau technique, l'envie et la curiosité harmonique de ceux qu'il m'a été donné de rencontrer m'ont fait taire sur place.
J'ai par exemple entendu dire que dans le Sud, toute une région est spécialisée dans le jeu de l'accordéon. Ils auraient développé une technique de jeu qui utiliserait le souffle entre chaque note pour produire du rythme. Bluffant, non?

Quoiqu'il en soit, je compte bien profiter de mon séjour dans ce pays splendide pour aller à la rencontre de ces fins mélomanes, enrichir mon panel d'écoute et m'initier à certains de ces instruments pour moi encore magiques.

Aparte : la Valiha est un instrument à cordes tendues autour d'un tube de bambou. C'est un instrument d'une subtilité déconcertante, dont le son m'invite à m'asseoir à un carrefour, entre une kora et une harpe pour boire une petite Three Horses Beer.

Three_Horses_beer

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Commentaires
K
Oui, j'y ai participé à Madajazzcar, il y avait quelques artistes malgaches, pour pousser les jeunes à s'y intéresser, c'était une autre paire de manches...
L
A Voir aussi, semble t'il, Madajazzcar!! ^^
M
musicale est malheureusement assez courante dans la ville que nous habitons ! Si tu as l'occasion l'année qui vient (c'est en août) d'aller au festival Rebeke à Tsiombe en Androy cela vaut le coup pour y entendre des choses assez inouïes !
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