Breathe
Je me rends compte combien notre société et son modèle peuvent être éminemment nuisibles à l'intériorité de l'être, à la réflexion et à l'écoute de son âme. L'on se perd aisément en se laissant absorber par l'offre multiple notamment des bouquets TV (mais pas que... On est bien d'accord).
Aujourd'hui un bouquet bien connu a fait son entrée dans mon foyer. Mon premier réflexe, en bon consommateur-limite-geek que je suis, est de me précipiter sur les programmes débiles que l'on peut trouver. Et soudain je m'interroge. J'ai le sentiment de me perdre.
Depuis 20 jours que je suis à Madagascar, je n'avais accès à rien si ce n'est au net et au feu de cheminée. Cela a fait naître en moi un profond sentiment de quiétude et de bienêtre. Prendre le temps de regarder, de sourire à la beauté d'une couleur, d'une grenouille arborifère (ou quelque chose comme cela) que l'on ne trouve que par ici, d'un embrun, d'un moment d'épiphanie où l'on réalise géographiquement que l'on se trouve si loin, si loin de ce que l'on a laissé, mais en même temps, si proche, si proche d'autres endroits, prendre ce temps et le laisser nous emplir de ce qu'il a de tellement bénéfique pour nous, le changement, la vie.
J'ai éteint la télé assez rapidement pour me tourner vers ces pages qui me nourrissent et m'aident à traverser ce changement en toute sérénité, m'aident à affûter mon regard sur ce qui m'entoure pour jouir de chaque instant du reste de ma vie.
Qu'impotent les bouchons, qu'importent les contrôles au bakchich, qu'importent les kilomètres à avaler, les gens à éviter, les moustiques qui me draculent sans soif, putain, je SUIS A MADAGASCAR! Et ça suffit pour me donner vraiment envie de la croquer cette vie, et à pleines dents.
Plus pour le morceau que pour le clip...