Ambatomanga

Pour se rendre dans ce joli village plein de charme, il faut sortir d'Antananarivo, vers l'Est par la RN2, en direction de Tamatave. Déjà, sortir de la ville nous fait traverser des endroits de verdure parfois déroutants, pendant même deux minutes on se serait cru dans les Landes, avec des pins de 5 mètres de haut. Au kilomètre 17, il faut quitter la RN2 et emprunter la "route historique de Tamatave". Route pavée qu'empruntaient autrefois les voyageur et même la Reine pour se rendre en province. Sur cette route, à une vingtaine de kilomètres, après avoir traversé des champs, des rizières, des villages parfois moribonds, parfois vivant, au bout d'une longue montée, on aperçoit ce magnifique village fortifié aux ruelles sinueuses et casse-gueules, ou des restes du passage colonial épousent le sol, les plantes, les bêtes et les gens. On arrive à Ambatomanga.

Autrefois, la Grande Reine, dont le palais se trouvait à Tana, sélectionnait elle même les voyageurs désireux de s'y rendre. Pour espérer entrer dans Tana, il fallait tout d'abord se rendre à Ambatomanga et y attendre que la Reine en personne s'y déplace et donne son aval. Vu le trajet que nous avons effectué, en voiture, et le temps qu'il a pris (1h30 pour 30 km), j'imagine que la Reine ne devait pas faire ce déplacement tous les quatre matins. C'est donc un village où une forte activité économique s'est développée au fil des ans et qui constitua au final un vrai petit poumon d'Antananarivo. 

Aujourd'hui il ne reste plus grand chose de cette ère prospère.

La petite ville tient on se demande comment sur ses maisons toutes de guingois, avec ses vieux qui tiennent les bancs, ses jeunes désœuvrés qui sautent partout en nous voyant et s'amusent de nos objectifs, jamais sur eux pointés, ses chiens affalés, ses mouches... Hors du temps, l'on aurait cru un instant traverser l'un de westerns au village mexicain abandonné...

La présence Chrétienne est très forte, sur un territoire d'à peine 3000 m², peut-être un peu plus, on retrouve deux grandes églises et une école privée. Quoiqu'il en soit, que ce soit de la présence commerçante malgache, ou de celle des missionnaires, les enfants de ce village ne semblent pas avoir hérité de grand chose.

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Et sur la route, en repartant, j'ai été ébloui par ça :